En effet tous ceux qui me connaissent savent que je suis passionné de cuisine...d'où mon blog de recettes (recettes en fête).
C'est donc par un abécédaire culinaire que je commence ce carnet...
Je suis arrivé a HCM samedi soir tard, apres 5h de vol et un décalage horaire qui est passé de 8h à 6h, soit une petite période de réflexion pour déterminer quelle heure il était réellement !
Pas de soucis à la douane (Kokopelli m'avait donné des justificatifs pour les semences au cas où), le visa est tamponné, je suis "libre" pour trois mois avant de devoir ressortir du pays ... pour mieux revenir.
Chance, mon sac est arrivé sur le tapis roulant ; je retrouve alors mes parents, arrivés le matin, et venus récupérer leurs baggages perdus quelque part entre la Malaisie et le Vietnam. Pas de chance, on ne récuperera qu'une valise sur les deux disparues ; (a l'hotel, on nous dit "ne vous inquiétez pas, une fois un client a attendu sa valise dix jours")...
Arrivés à l'hotel, mes parents m'ont acheté du jacque et des gateaux de riz gluant farcis ; mais mon instinct s'est déjà réveillé dans le taxi, et je sors dans la rue avec mon pere a minuit chercher à manger ; nous prenons chacun une "phô ga" dans une petite échoppe, soupe de poulet avec pâtes de riz larges, herbes etc. Un peu plus cher qu'ailleurs (1,25 euros le grand bol)... Je dors peu car j'ai hâte de visiter la ville à pied le matin...après un rangement du matos photo.
Reveil, mon pere et moi nous baladons dans la ville et notamment au marché couvert ; là, c'est (entre autres) le paradis du poisson et de la nourriture en général, un vrai paradis Vinh-esque. J'observe les étals de poissons, comme au Maroc, très bien rangés, nettoyés. Excepté les poissons de mer et les poissons de grande taille, qui sont vidés et débités en darnes (notez : 1kg la tranche de silure), la plupart des poissons d'eau douce, crabes, crevettes et coquillages, sont vivants ; grâce à des pompes d'aquarium. En effet me dit mon pere, pour notre tante par exemple : "ce qui ne bouge pas, elle ne l'achète pas"...
J'identifie, eau salée et eau douce confondues : poissons chats, sabres, anguilles, mérous, chinchards géants, murènes, feathertail fish (poisson typique de l'Asie, plat et comme une plume), bonites, capitaines, liches...entre autres.
On peut acheter son poisson vivant, ou bien déjà découpé et préparé ; et les vendeurs décortiquent des kg de crevettes à la main.
Bref, tout ceci donne envie, et j'y goûterai bientot.
Dans la rue, des échoppes un peu partout, des cordonniers, des coiffeurs, etc : cela me rappele beaucoup le Mali niveau ambiance.
Evidemment le bruit est omniprésent. Nous sommes à 7 sur mon échelle du supportable, et 9 hier matin car le courant était coupé et chaque commercant sort alors un groupe électrogène dans la rue.
Retour à l'hotel pour le petit dejeuner "occidental et vietnamien". J'avais peur que ce ne soit "que" un petit dejeuner à l'anglaise, mais heureusement il y avait de quoi me faire plaisir : un assortiment de "banh beo" (indescriptible...ce sont des feuilles de bananier contenant un melange de farine de riz et de crevettes entieres ou de poudre de crevettes séchées, le tout cuit à la vapeur), des soupes de poulet et de poisson, des nems (cha giô), des pâtes de riz sautées aux crevettes, du riz cantonnais (com chiên), etc... quantité de plats infiniment meilleurs que les sandwiches en triangle pour les plus conservateurs...ou les moins téméraires. comme boisson, du lait de soja frais ; et du café (caphé) normal...je dis normal, car dans la rue les Vietnamiens boivent un verre de café plus noir que du coca, qui filtre goutte à goutte, et tellement fort que mon père m'a déconseillé de goûter. Le tout avec des glaçons... j'essayerai !
Le ventre bien rempli, nous faisons un petit tour en ville puis c'est le moment d'aller voir une partie de la famille (oncle, tantes, grand père, cousins... mon pere a 6 frères et soeurs) en taxi ; les "pousse-pousse" n'existent plus, ou très peu.
Les bicyclettes sont devenues rares, et quant aux motos...c'est le "désordre organisé". A certains carrefours, il y a tellement de motos que toutes n'arrivent pas à passer le temps des 30secondes du feu vert ... malgré qu'elles soit une dizaine ou plus côte à côte. Tout cela à grands renforts de klaxons.
Mon père m'explique comment traverser : marcher tranquilement mais sûrement, sans trop se poser de questions; ce n'est pas au piéton d'éviter les motos, mais aux motos d'éviter le piéton ... Mouai, pour l'instant ma mere et moi nous accrochons à lui et évitons de regarder, ça fait trop peur !
parking moto...cherchez la votre !
Ce sont toutes des motos à vitesses, rarement des scooters.
Retrouvailles avec la famille, le temps d'un repas...
Mon pere les a prévenus que j'aimais les fruits de mer, alors ils ont fait tout spécialement des noix de st jacques et des coques farcies avec de la citronnelle et des chevaquines (crevettes minuscules), des escargots, et des palourdes à la vapeur que l'on mange avec du nuoc mam au gingembre...miam...et encore un assortiment d'entrées à la vapeur, de différents "giô" (sortes de mortadelles vietnamiennes, toujours dans la feuille de bananier)...mais aussi des oeufs de cane couvés (je vous laisse deviner...) cuits durs puis mijotés dans du tamarin et du rau ram...excellents le tout avec une bière locale ou du thé glacé (trà da). Un nuoc mâm spécifique accompagne chaque plat.
ça, c'était l'entrée. le plat principal était une soupe de pâtes de riz "rondes" composée d'un bouillon de pieds de porc et de jarret de boeuf, noix de muscade et citronnelle. On la sert avec les morceaux de viande (c'est ainsi que n'ayant plus faim jai discrètement donné ma patt'cochon à mon pere, qui l'a donnée à mon oncle, qui l'a donnée à ma tante!), beaucoup d'herbes aromatiques inconnues en france (rau ram, menthe violette...), mais aussi de la fleur de bananier émincée, des liserons d'eau, du piment (le plus fort que j'aie mangé... plus fort que le piment cabri ! et très aromatique)...
Evidemment, au Vietnam, en tant qu'invité, on se fait bichonner et servir les meilleurs morceaux ; ce qui fait que votre bol ne reste jamais vide.
D'ailleurs, la famille me trouve "trop maigre" (54kg pourtant !), "trop bronzé" (ils préfèrent les peaux claires) et "trop bonze" (seuls les moines ont le crane rasé ou tondu) !!
Evidemment, je ne comprends rien à ce qui se dit, ne parlant pas vietnamien...on communique avec un anglais et un francais approximatif et changeant tout le temps (autrement dit: quand votre cerveau se prépare à entendre de l'anglais avec accent vietnamien, on vous parle alors francais avec accent vietnamien et au final lorsque vous vous en rendez compte l'interlocuteur est déjà repassé sur du vietnamien)..
L'après midi, nous nous baladons puis nous arrêtons chez l'opticien. En effet mes lunettes achetées il y a sept ans sont cassées depuis l'année dernière. Un an à porter des lunettes avec une branche en moins...
Le magasin est tout aussi propre et rangé qu'un magasin francais ; je fais tester mes yeux, reconfirmer par rapport à mes anciens verres puis choisis une monture standard (Silhouette, 20 euros) et une monture en titane Nikon (eh oui...l'unique paire de nikon du magasin, je suis tombé dessus, quel hasard) un peu plus chère. Au final, avec les verre anti reflets Varilux, cela me revient à 110 euros les deux paires ! que nous irons chercher aujourd'hui. Exit les délais et le SAV médiocre (sans parler du délai de commande) en Métropole...
Mais je n'ai pas encore parlé de la monnaie locale, le dong, qui vaut 27 000 pour 1 euro; soit 3 millions de dongs pour les deux paires de lunettes ! La première fois de ma vie que je suis millionnaire !
Les fruits, très colorés, sont chers. Plusieurs euros le kg, plus cher qu'un repas ou que de la viande... Ici des ramboutans et des mangoustans.
Nous avons bu de l'eau de coco (0,50 euros la noix de coco très jeune et tendre), et du jus de canne à sucre pressée (environ 0,25 euros) avec un trait de jus de quem quat.
Le soir, nous mangeons de nouveau avec des amis dans un restaurant au même prix que dans la rue ; entre amis, les vietnamiens mangent tout en commun. Chacun choisit un ou deux plats, on met tout au milieu, et chacun se sert de ce qu'il veut avec ses baguettes.
Nous avons pris des nem nuong (boulettes de porc grillées), des banh beo, de la viande de boeuf grillée dans des feuilles de lot, des "chao tôm" (bâtonnets de farce de crevettes entourant un morceau de canne à sucre, puis grillés...)
En fait, la liste des choses que j'ai mangées hier est tellement longue que j'ai dû en oublier ...Et je ne vous ai pas parlé des desserts, c'est normal, je préfère manger salé !
Et bien entendu, à l'instar de mes voyages en Afrique, où nous buvions l'eau là où nous la trouvions que ce soit chez les gens ou dans les puits (et où je suis tombé deux fois malade en 9 mois), ici je ne me prive pas des crudités, fruits de mer et autres glaçons. Je suis bien trop passionné de cuisine pour ça ... :)
Le vietnam est de plus influencé par les cultures occidentales ; cela se retrouve notamment dans l'apparition de grandes surfaces de luxe, de beaucoup de grands hotels, etc. Hier sommes allés voir de nuit les illuminations de Noel dans la rue.
Ce matin, même petit déjeuner qu'hier (un bol de soupe et deux bols de vermicelles au boeuf sauté...)...
et à midi, dans un petit restaurant populaire, avons mangé pour 8 euros (à trois personnes) : riz, bambous sautés au porc, légume sautés, poisson frit, porc laqué, intestins de porc avec sauce mam tôm (la sauce la plus forte qui puisse exister... pâte de crevette fermentée comme le Balcan de Thailande), bouillon de légumes, brèdes moutarde et petites aubergines en pickles, pastèque.
Niveau photos, ce matin à 6h sommes allés voir le parc où des centaines de personnes viennent faire de la gymnastique, du taichi, du kungfu, du footing... Des gens agés de 15 à plus de 60 ans, tous en pleine forme !
Mais n'ai pas pu faire de photos car le ciel était trop grisouille à cause de la pollution et du voile atmosphérique permanent qui en découle...
Une scène tres intéressante cependant : des hommes viennent dans un endroit particulier du parc, avec de jolies cages à oiseau, qu'ils suspendent, tout simplement pour...écouter leurs oiseaux chanter ensemble et leur faire prendre l'air ! incroyable...Ici, la vie est différente, très animée...
J'ai toutefois commencé à prendre quelques photos au 21mm, timidement car je ne connais pas encore les réactions des gens par rapport à la photographie. J'ai essayé entre autres des photos en flou filé des motards, car si le flou filé est extrêmement classique pour la photo d'un motard a Saigon, une photo avec plusieurs motards est en revanche plus difficile à faire.
M'enfin, a chaque fois que je pars en voyage il faut plusieurs semaines pour oser prendre une photo et s'adapter, alors ici, autant commencer dès maintenant avant d'être bloqué !
J'ai laissé 150 films de secours chez ma tante, ainsi que beaucoup d'euros à changer. Ici lorsqu'on connait les circuits on comprend vite que l'on a un fort meilleur taux en changeant au marché noir que dans les banques...comme en Mauritanie où le moindre "changeur" avait toujours facilement 500 ou 1000 euros sous son boubou...
J'ai également laissé en boitier de secours mon nikon F5 et mon 20mm en France, d'où une amie me le postera en urgence en cas de réel souci.
A la lecture de ce mail, vous comprenez pourquoi j'ai attendu ce voyage depuis trois ans? ;)
Demain, partirons vers Nha Trang, en bord de mer, a 450km d'ici, en bus (huit heures de bus), pour quelques jours...Ah, la mer...
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