Fini la forge à Barre des Cévennes, départ pour cinq mois... on en reparlera au printemps !
Petit récapitulatif de la dernière semaine de forge (pour des photos plus détaillées, rendez vous sur 3kgsousterre)
"Juste un couteau pour se balader en forêt", qu'il me dit, Jul, lorsqu'il m'a envoyé le patron de ce couteau il y a deux jours.
Bon, je l'imprime en taille réelle, mouai, lame de 20cm, solide et flexible, ca va être chaud bouillant...
mais s'il y a une chose que j'ai apprise, chez Ong Kin, parmi tant d'autres choses, c'est l'expression "peur de rien" ! alors, on tente !
Je suis parti d'un morceau deux fois plus long que la normale, que j'avais déjà épaissi, dans le but de faire un ciseau à bois.
puis je l'ai étiré, étiré, étiré... il fallait bien calculer pour laisser plus de matière sur la pointe, pour l'élargir comme sur le dessin.
et voilà ce que ça a donné
comme souvent, je ne corrige rien au backstand, a part adoucir les angles et affiner les pointes. si je commence à utiliser une machine pour corriger les défauts...faudrait plutôt que je me concentre pour éviter les défauts, non?...
et voilà le résultat. Trempe sélective au goop.
Julien pourra faire lui même le manche, et si besoin, meuler ou adapter la soie, que j'ai volontairement fait très épaisse (vu l'utilisation de la lame...).
Ce couteau fait 28cm dont 17cm de tranchant. Poids 130g.
Je n'ai pas cherché à effacer les traces de forge...sinon quel intéret? :)
Le panier de forge se remplit...
Quelques photos de l'atelier de Thomas, vraiment chouette...
Le backstand et la polisseuse et perceuse à colonne
Je ne vous présente pas l'enclume, que vous connaissez déjà. On a deux enclumes, et il y aura également un "tas", l'essieu de poids lourd qu'on a forgé et trempé avec Ong Kin (je l'attends par la poste... 12kg...c'est parti par bateau), qui est trempé plus dur qu'une enclume (les fois ou je l'ai essayé, le marteau rebondissait presque au niveau de ma tête)
On a déménagé mes briques et amélioré ma forge à charbon avec un barbecue à gaz récupéré à la déchetterie...
Hélas cela fait trop de fumée et elle rentre dans l'atelier (sans parler du voisinage).
On a laissé tomber, on trouvera bien une solution un jour...
Il est important de mettre une bonne couche de scories et morceaux de briques réfractaires, sur la grille, pour ne pas qu'elle fonde.
mon ventilateur de forge, acheté 10 euros au Vietnam (je pense en commander 3 l'année prochaine, pour ceux que ca intéresse...)
Petit souvenir d'une machette à bois un peu trop aiguisée...
je ne reviens pas sur les étapes de fabrication d'un étui en cuir (voir icihttp://3kgsousterre.blogspot.com/2011/05/fabrication-dun-etui-en-peau-de-varan.html)
mais voilà quelques astuces sur la façon dont on peut "patiner" le cuir en deux temps trois mouvements !
Ca ne marche qu'avec les cuirs bruts ou au tannage végétal : Il ne sert a rien de vouloir vieillir un cuir tanné au chrome, ca ne marchera pas !
Voilà par exemple une peau de varan, quasi brute.
De toute façon pour la travailler, il faut la mouiller pour pouvoir l'étirer au maximum.
Ensuite on utilise un petit outil maison, en l'occurrence en bois (il faut du bois très dense, et très poli, avec des arrêtes douces),
ou bien un morceau d'os.
Il faut alors frotter vigoureusement le cuir mouillé (ou sec, ca marche aussi),
et miracle, ça le patine !
On peut aussi utiliser un morceau de corne.
Et voilà le résultat au bout de quelques minutes à peine ; du cuir tout brillant, tout patiné, comme s'il était verni ! je pense que le fait de le mouiller et de le frotter, fait ressortir le "gras" naturel du cuir et il s'auto-patine. Après l'auto bronzage, l'auto patinage.
pour le travail du cuir (Margot l'utilise beaucoup pour ses carnets),
nous avons une pléthore de pigments naturels du Mali.
A base de cailloux, de plantes séchées...cela donne des pigments très concentrés (réduits en poudre) et aux coloris étonnants. Ce qui est drôle, c'est qu'un pigment de couleur peut donner une couleur tout à fait différente à la dilution.
Par exemple le violet métallisé, est obtenu à partir d'une poudre grise.
La poudre marron, donne du bleu foncé!
en plus des couleurs courantes, on a des couleurs flashy, genre ce fuschia...
ou encore ce orange, que j'adore sur la peau de lézard
ou encore ce violet métallisé et ces bleus turquoise, verts fluos, jaunes fluos....................
Et voilà, une de mes dernières lames forgées hier matin. C'était à priori ma dernière séance de forge...alors j'en ai forgé cinq dans la matinée.
Celle-ci n'a pas de style ou utilisation particulière. On verra bien lorsque Jul aura fait un manche adapté ! Carte libre pour lui.
Cette fois j'ai mieux soigné le rapport entre polissage et brut de forge.
Dimensions 18cm, dont 8cm de tranchant. 70g.
ce rendu me plait bien
Petite lame de couteau d'office.
Elle est destinée à être montée avec un manche en bois en plate semelle.
eh oui n'oublions pas que la cuisine est l'une de mes cinq passions... je vous laisse trouver les autres:)
Ici sur une peau de poisson (tilapia)
Dimensions 16.5cm, 9cm de tranchant. 60g.
Je ne sais pas comment on appele les lames de cette forme.
A vrai dire je n'ai aucune culture couteau.............................................
Dimensions 14.5cm, 8cm de tranchant, 40g
Il y a plusieurs styles de puukko, souvent avec des manches en bois court et épais, et une lame courte, large et épaisse.
(mais il y a aussi des lames puukko longues).
ce sont en général des couteaux d'origine nordique.
Ici j'ai donc voulu faire deux lames ultra courtes, très robustes.
voici la première, plus anguleuse sur la pointe
Dimensions 13.5cm, 6cm de tranchant. 50g
La deuxième lame puukko, qui me plait bien plus.
plus en courbes, elle est très robuste.
J'ai fait un gros renforcement sur le ricasso, pour protéger le pouce.
dimensions 14cm, 6.5cm de tranchant. 50g.
Voilà un petit couteau à beurre pour Victor, pour qu'il puisse jouer dans la cour des grands avec son papa Jul...
donc évidemment tout a été fait pour que Victor, 4 ans, ne puisse pas se blesser (fer à béton, non trempé, arrondi sur tous les angles) tout en entretenant sa future passion puisque Monsieur veut jouer au forgeron à taper sur tout ce qui bouge en disant comme prétexte "je suis forgeron je suis forgeron".
C'est une lame que Jul montera en piémontais.
je l'ai faite d'après leurs dessins :
Ce sera donc un couteau pliant.
Interdiction de l'amener à l'école, Victor !!!!
Hello,
Bec Forgeron (http://becforgeron.blog4ever.com/blog/index-340799.html), coutelier à Lille, m'a proposé un échange de couteaux. On s'est "rencontrés" via son blog car je lui ai demandé des conseils techniques.
Un échange le tentait, alors je voulais lui forger un couteau vietnamien typique avec manche en acier intégral, tandis que je lui ai "demandé" un couteau avec manche en bois (puisque je ne sais pas le faire), au design de son choix.
Voici donc une réplique, version mini, d'un couteau "tueur de canard" (couteau habituellement deux fois plus grand).
Il pourra être utilisé en tant que couteau d'office. Comme d'habitude, je suis parti d'un morceau de lame d'environ 5cm x 1cm, il est donc léger (60g). Dimensions 18cm dont 11 de tranchant.
Il est fini, mais il faudra ajouter (si j'ai le temps) un mini manche en bois de 3 ou 4cm de long, encastré dans le manche. L'avantage de ces manches étant que l'on peut choisir la taille selon ses envies.
Ce couteau est un clin d'oeil pour mes parents.
Je ne sais pas vous, mais moi, lorsque j'étais petit, j'étais passionné de préhistoire, et je fabriquais des pointes de flèche en os, avec des os à moelle que nous allions chercher chez le boucher. J'étais aussi dans les dents de requin, les dinosaures, les sagaies, les silex, les griffes de machin chose et les serres de rapace, les crânes de marmotte, et étant ado j'avais un crâne de cochon dans mon jardin.
Bref, l'enfance...
j'adorais les couteaux en feuille de saule, taillés dans du silex, dans ce genre là
j'ai déjà taillé du silex mais je n'ai jamais réussi (en même temps je devais avoir 10 ans).
Alors aujourd'hui, hop on réalise un rêve d'enfant, version moderne.
J'ai donc fait une lame en feuille de saule, en souvenir de ces jeux d'enfants.
j'aurais pu aiguiser les deux côtés mais j'ai préféré m'en tenir à une émouture normale, car un couteau aiguisé des deux côtés, de nos jours, ce serait "dangereux" à l'usage !
La difficulté était que je voulais dur comme fer, garder des "écailles" comme le silex. Or, j'ai eu beau faire, utiliser la pointe de mon marteau de tous les côtés et de toute façon, (alors que justement d'habitude on cherche à effacer les traces de marteau), impossible de garder suffisamment cet effet écailles ! car en effet, lorsqu'on tape sur une piece, elle s'aplanit du côté enclume ! donc, malgré mes efforts, j'ai un côté plutôt plan et un côté avec ces aspérités recherchées :))))))
voila il restera à le monter sur un bois de cerf, par exemple avec de la colle de pied de boeuf, et on se croira a la préhistoire. Pas besoin d'inventer une machine a remonter dans le temps.
Quelques coupe choux rénovés. Vous connaissez déjà celui avec la chasse en os de girafe, mais je ne vous avais pas présenté l'étui en cuir d'autruche.
Conclusion : dommage que je n'aie pas de barbe .
Lors de ma dernière commande de pierres black arkansas, j'avais demandé au fabricant s'il pouvait me couper une chute de pierre pour pouvoir l'emmener en voyage.
C'est chose faite, une pierre de poche.
Restait à lui coudre vite fait un étui sur mesure pour les voyages...............
C'est chose faite !
voilà, on reparlera de forge au printemps, sauf si entre temps je rencontre un forgeron Kenyan ou Tanzanien... :)
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